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je ne demande aux dieux que ton cœur et ma lire

les rois craignent du ciel ce que nous craignons d’eux

la lente vengeance du ciel vien d’un pas sur

au pied du trône de Dieu sont enchainés la victoire et la défaite qui s’efforce de s’echaper et qui attendent qu’il leur permette

le ciel semble souvent n’accorder le bonheur que[1] la médiocrité

Dieu abbaissa les cieux il descendit un nuage sombre etoit sous ses pieds il se cacha dans les ténèbres et fit sa tente de l’eau tenebreuze des nuées de l’air

Raison[2] il faut prendre garde de faire prendre un mauvais plis a la raison car toutes ces opérations deviennent ensuite autant d’erreur il faut l’exerçer c’est une pierre d’aimant qui perd sa forçe quand elle n’est pas proche du fer

il y a des hommes dont la raison timide n’oze se livrer avec de grands raisonneurs et qui vivent avec des esprits médiocres se sont des trafiqueurs qui n’oze se risquer en pleine mer pour aller tirer les richesses du perou et qui se contentent du commerce d’une ville a l’autre[3]

quelque fond de raisonnement et de génie que l’on ait si on ne l’exerçe il n’en resulte rien quoique les pierres et les bois croissent d’eux même il ne formeront jamais un édifiçe si l’art ne s’en mêle

et c’est a la raison a maitriser l’usage

la raison souvent enchainée par les passions n’a souvent que la liberté non de leur foire des représentations mais seulement de les guider avec plus d’art au crime

la raison disent les libertins nous a été donné pour servir non pour combattre les passions, c’est leur conseillers et non leur tirans

  1. Lire, évidemment, qu’à.
  2. Helvetius n’a jamais nié la raison, la faculté de comparer, de saisir des rapports.
  3. Barré. Dans la marge : de Locke.