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grandeur ceux qui ont désiré les grandeurs comme le suprême bonheur et qui y sont malheureux sont semblable a ces animaux qui séparé par un fossé d’un brasier qu’ils prennent pour le jour prennent le secousse s’elançe et si par malheur pour eux il sont assez fort pour sauter dans ce brasier y sont dévorés.

les grâces presidoient aux bienfaits a la reconnaissance a la libéralité l’éloquence la sagesse la bonne grâce la gaité et ce je ne scay quoy qui fait plaire

la vertu leur nudité marquoit leur simplicité

gladiateurs ceux que l’on apelloit vetiarios etoient armés d’un filet ou il tachoient d’enveloper la tête de leur ennemi c’est pourquoy dans leur combats ils chantoient, non te peto, piscem peto, quid me fugis, galle ; ils se battoient contre des gladiateurs gaulois qui avoient sur leur casques la figure d’un poisson

les grâces etoient filles de bacchus et de venus

ou ne tombe jamais d’un endroit élevé qu’on ne se tue ni d’un haut employ

galien dit que nos tempéraments[1] font nos mœurs

Dieu, voit nos projets nos combats nos édifices comme nous voions une fourmilliere quand il veut bien arrester ses regards sur la terre nos plus grands hommes sont de petites formies qui ont trouvez un brin de jonc pour passer une goûte d’eau nos armées nos canons ces foudre s’il soufloit son sourie les jetteroit au delà des limites du monde ils erreroient dans l’espaçe a peine nos plus grands édifices luy paroissent sortir de terre les vastes abîmes de la mer cette immense quantité d’eau il la tiendroit dans le creux de sa main et ses batailles

  1. D’après le théoricien de l’Homme, c’est l’éducation qui fait l’homme. Helvetius accordera à l’éducation le plus grand rôle dans la formation des individus et des peuples. Il ne tiendra pour ainsi dire pas compte du tempérament. Et Diderot le lui reprochera, tout en reconnaissant ce que son système peut avoir de salutaire (Réfutation du Traité de l’Homme).