rien contre la poésie qui emousse si fort ses ongles qu’il ne peut s’attacher au poète
et dans les champs immenses de la poésie composons un beau et un nouveau bouquet dont chaque fleur même soit rare
dans le poète Apollon inspire tout a coup[1] le beau vers et l’homme fait le médiocre
il ne faut jamais peindre en poésie que des images que l’on puisse se représenter a l’imagination voila pourquoy le guindé ne vaut rien
Poésie brillante de la pourpre et prophane et sacrée
interprète des dieux inventeur des loix
la poésie peintre des passions différente (douce forte plaintive touchante élégante ou sublime exprime les différents caractère des passions
il faut dans un sujet toujour aller au fait et ne jamais briller par un pompeux écart et peindre chaque sujet avec le coloris qu’il luy faut[2]
l’Erreur les peuples la bouche ouverte l’avalent quelquefois elle répand un feux tel que dans un feu d’artifice l’hemisphere paroit d’abord éclairé par uue quantité d’étoiles qui s’éteignent aussitots
la peur est une cause de l’erreur, la pauvreté fit un ciel pour les pauvres et un enfer pour les riches[3]
- ↑ tout à coup, ajouté.
- ↑ Helvetius respectera plus, semble-t-il, la seconde règle que la première. Voltaire lui reproche cependant d’avoir été trop plaisant en des sujets graves. Mais l’auteur de l’Esprit voulait être agréable pour être plus utile et plus instructif. Il fallait dissimuler des vérités crues sous des apparences aimables ou même bouffonnes.
- ↑ Sur les effets de la crainte, v. H. t. I, p. 219 (Disc. I, ch. ii. Des erreurs causées par nos passions) — Il y a, dans Helvetius, beaucoup de ces réflexions saisissantes qui s’imposent. Sa tentative systématique lui a beaucoup nui. Le philosophe a fait du tort au moraliste. — Dans la marge du manuscrit : b.