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que les rois ravage la terre etc. pourvu qu’ils me laissent ma Silvie[1]

l’amour de la gloire[2] rechaufe souvent la vertu fait braver les rois les suplices mars la volupté et les richesses

les lois doivent leurs forces aux mœurs[3]

La gloire des poètes ce monument que les doigts de fers du tems ne peuvent ébranler

sa gloire s’elevoit audessus de celle des autres comme le pic de tenerif dont le sommet frappe les cieux[4] s’eleve audessus des autres montagnes de la terre

les rois disent qu’ils aiment le vray mais malheur a qui les croit sur leur parole

la gloire et la renommée qui avec une voix plus forte publie chaque siècle la louange des grands hommes morts publira toujours la sienne

jouir de la gloire sans s’en enivrer

la pitié en son cœur triomphe de la gloire il ne tonne pas pour fraper

il veut que le trophée de la clémence soit plus haut que ecluy de la victoire

preferre aux lauriers sanglants l’olive pacifique

    Frédéric pût se plaindre d’avoir trouvé dans l’Homme la folle idée d’une république française, il était beaucoup moins l’adversaire du roi que du tyran. Il est vrai que dans un roi il y a nécessairement, lorsque la monarchie est absolue, l’étoffe d’un tyran. Avant tout, il s’agissait pour Helvetius de réaliser la prospérité la plus grande possible du plus grand nombre dans l’état, transformé par l’éducation et la législation.

  1. C’est la pensée qu’exprime d’abord Elidor a Netzanire dans le Poème du Bonheur (Ch. iv, t. XIII, p. 77). Mais ensuite le spectacle de la douleur humaine l’accable jusque dans les bras de son amante.
  2. Il conviendra donc que la société le stimule par des récompenses, puisqu’il lui est utile.
  3. Peu à peu dans le poète-philosophe on voit naître le moraliste politique.
  4. Dont le sommet frappe les cieux, ajouté.