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thématique, putestre nos yeux [donne] la grandeur des objets mais toujours proportionnement

que mon vers soit chargé de pensée[1]

l’erreur tira des dieux des arbres plaça Jupiter dans le ciel neptune Roy des mers etc. sur un trône de cristal Jupiter sur un trône d’éclairs etc

flatterie elle érige en vertu tous les défauts des grands la Religion du prince est celle des sujets et la Raison du prince est aussy celle de ses peuples. Alexandre penche la tête tous ses courtisans la penchent

Denis a l’arrivée de platon dans Siracuse s’aplique a la géométrie et son palais se remplit de poussière[2] abandonne t’il la géométrie ils passent de l’horreur de la débauche a l’horreur de la géométrie et elle ne passe plus que pour une pedenterie et la cruauté et la brutalité passe pour grandeur de courage[3]

Diodore de Sicile rapporte qu’en Etiopie les gens de cour se rendent boiteux et difformes qu’ils se coupent quelques membres et se donnent même la mort pour ressemblera leur princes

Sagesse : c’est une fermeté d’ame que les revers ne peuvent abbattre le sage est heureux dans les malheurs, c’est un vaisseau assailly par l’onde mais qu’elle ne peut submerger en vain allumeroit-on des feux le long de la mer pour la faire bouillir sous les débris du monde Dieu ne seroit point écrasé et le sage dans la vertu et l’étude se trouve comme dans un fort qui le met a l’abry de tous les malheurs sous lesquels il ne peut succomber[4]

  1. C’est vers 1740 qu’Helvetius écrit ses poèmes. Il les corrige, les remanie, les fond dans le Bonheur et abandonne la poésie pour écrire l’Esprit et l’Homme ; il n’y revient que dans les derniers mois de son existence.
  2. Il y a sur le manuscrit : se remplit de poussière qui remplit le palais.
  3. Helvetius excellera à prendre avec une ironie féroce l’esprit de cour.
  4. Ces idées se trouvent développées dans « l’Epitre sur l’Amour de l’Etude, à Mme la Marquise du Chatelet, par un élève de Voltaire » (Magasin Encyclopédique, 1814. V. Helvetius, Sa Vie et son Œuvre).