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il n’y a de beau en pensée que le rare[1]

le mot propre fait ressortir les pensées comme les ombres font sortir le relief des tableaux et sans les mot propre les pensée sont toujours louche comme un tableau dont les couleurs seroient effacées

l’erreur et la vérité sont enlassés dans le monde comme deux serpent deux goutte d’eau

pour que les pensées soient belles elles ne doivent pas être deleiées dans beaucoup de mots[2]

il faut rassembler dans un mot un faisceau de pensée[3]

L’erreur acquiert la propriété par la prescription

Ce fut l’erreur qui bâtit les cieux de pierres qui fit sortir l’univers d’un œuf qui fit des étoiles des lampes attachés aux voûtes des cieux[4] lire tout[e] [l’art] d’Anaxagoras[5] l’harmonie des cieux que le soleil etoit plus grand que le peloponesse

nos sens peuvent bien nous tromper dans l’essençe[6] des choses mais non pas dans les rapports [V.pr.] le point ma-

  1. Les auteurs du dix-huitième siècle ont parfois abusé du rare. Mais ceux des autres siècles aussi.
  2. Il y a souvent dans Helvetius à côte des longs développements de brèves maximes, d’une expression saisissante.
  3. Helvetius se plait fort à ces questions. Il y a beaucoup réfléchi. V. l’Esprit, disc. IV, ch. i à v, etc… etc…
  4. L’univers, dit le poète-philosophe de l’Épître sur la Paresse et l’Orgueil,

    Tant de foi tour à tour détruit, rédifié,
    N’est encore qu’un temple à l’erreur dédié.

    La première préoccupation philosophique d’Helvetius, disciple de Locke et de Fontenelle, fut de s’élever contre les stériles systèmes de métaphysique.

  5. Les philosophes du dix-huitième siècle, et Diderot notamment, avaient, en histoire de la philosophie, des connaissances plus réelles qu’on ne le croit ordinairement.

    Dans l’Épitre sur la Paresse et l’Orgueil il est question des cosmogonies antiques de la Grèce et de l’Orient.

  6. Avant les positivistes, Helvetius a leur esprit. Il se désintéresse volontiers des questions d’origine et de fin. Il ne veut raisonner que d’après les faits.