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Du sein de l’orgeuil et de l’ignorance[1] sortirent les erreurs qui semblables a des légions d’abeilles qui vont picorer les plus belles fleurs infectèrent les meilleurs esprits

L’erreur est une mer qui englouti tout l’univers sur la surface de laquelle on voit quelque sage qui se sauve dans une légère esquif qui est toujours prête elle même des englouties et qui fait toujours eau par quelque endroit

Locke est un jardinier infatigable qui va déraciner toutes les tiges de l’erreur armé de la hache de la Raison dont le fil ne s’emousse jamais il coupe les forest immenses des erreurs[2]

L’erreur etoit un accident qui pouvoit arriver a l’homme. C’etoit un nuage épais assemblé sur la cime d’une montagne que le soufle de l’orgueil a dispersé par toute la terre[3]

L’erreur a la démarche altiere dédaigneuse sure de la victoire tiran des cœurs qu’elle infecte punissant elle même ceux qu’elle a séduit par les pièges ou ils tombent par elle elle entre dans un pais telle qu’une armée victorieuse

Les monastères offrent un agréable spectacle aux yeux de l’erreur. C’est le théâtre de sa gloire[4]

Pensée toutes les pensées s’efforcent de sortir et semblent a la fois couler de sa plume

    hardi » (20 juin 1741. Helvetius, Didot, t. XIII, p. 175. Comme dans Helvetius, Sa Vie et son Œuvre, les renvois se rapportent à cette édition qui est la meilleure).

  1. C’est de l’orgueil, de l’ignorance, de l’erreur qu’Helvetius traite dans ses premières dissertations versifiées soumises au jugement de Voltaire. Elles datent de 1740 environ.
  2. Les Epîtres sur l’Amour de l’Etude, sur la Paresse et l’Orgueil sont pleines d’images, de comparaisons soutenues du même ordre. Ces trois notes sont énergiquement barrées dans le manuscrit. Mais, dans la marge, la lettre b.
  3. Dans la marge du manuscrit : M.
  4. Helvetius est très nettement et de prime abord hostile à l’esprit d’ascétisme.