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étrange ambition, vers le milieu du dix-huitième siècle, de vouloir créer une « sociologie ». Avec ses vues souvent paradoxales ou systématiques, mais souvent aussi très larges et très hardies, Helvetius a travaillé à bâtir la cité moderne sur des fondements solides, c’est-à-dire sur une connaissance réelle de l’homme, de ses penchants naturels et des grands moteurs sociaux, sur la législation et l’éducation[1].

Malgré ses défauts, ses erreurs, Helvetius, le théoricien de l’amour-propre et des passions, le créateur de l’utilitarisme en France, l’éloquent et sarcastique orateur des vérités qui ont fleuri et s’épanouissent magnifiquement sur la terre, mérite d’être remis à sa place parmi les penseurs et les citoyens dont notre démocratie doit s’honorer si elle ne veut point méconnaître ses propres efforts.

En publiant les Notes de la main d’Helvetius, j’ai conscience de rendre un légitime hommage à la mémoire d’un auteur méconnu et de contribuer à sa réhabilitation nécessaire.


  1. Helvetius s’efforce de démontrer, dans l’Esprit et dans l’Homme, que nous sommes différents à cause de l’éducation, des influences multiples et variables que nous subissons. Pour transformer les hommes qui, somme toute, ont les mêmes besoins lorsqu’ils sont communément bien organisés, il importe donc de transformer les lois, le gouvernement, l’instruction.