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Multiplions nos plaisirs par nos postures[1]

peu a peu gagnons sur nous et détruisons nos passions nous essairions en vain de les étouffer tout d’un coup imitons les saisons la froidure chasse peu a peu la chaleur et les fruits peu a peu font tomber les fleurs mais on ne voit dans nos climats l’été qui nous régit avec un spetre de feu disparoitre a l’instant l’hiver sur un trône de glace soufler la neige et les frimats sur une terre brûlante encor des feux de l’été et l’on ne voit pas la grape mure prendre la place de la fleur qui tombe

avançons par degrez au dernier des plaisirs commençons par des baisers qui fasse eclore les désirs

Mangeons un si[2] court plaisirs par les caresses et la longueur de nos désirs

pendant l’orage des passions on jure de ne se plus rengager on rentre au port on rit de sa fraieur

le sage se défend de l’approche des passions mais ne peut plus les arrêter dans leur cours un homme peut se défendre de l’approche d’un précipice mais non s’arrêter quand il tombe

Que celuy qui ne scait pas se contenter de peu qui sacrifie la liberté a l’avidité porte dans son cœur le vautour de promethée

l’avidité peupla les villes arrache des compagnes

Pathétique une cause du pathétique est qu’un malheureux devienne heureux ou un heureux malheureux pour cela il faut que le caractère soit noble le héros jeune vertueux aimable le changement imprévu fait dans l’instant ou le héros est le plus heureux ou le plus malheureux que l’expression dans lequel le changement de situation se fait soit courte claire quoique bien

  1. C’est ici que l’Amour, prolongeant son ivresse,
    Découvre un nouvel art d’irriter les désirs,
    Et d’y multiplier la forme des plaisirs.
    Le Bonheur, ch. I, t. XIII, p. 19.

  2. De si barré.