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flamme autour de luy en le reçevant et en traversant les frimats glacés il fait luir en passant ses beaux feux

l’amour seul a des sacrifices en tous lieux

l’amour se précipite au fonds des mers et son flambeau ne s’y éteint pas. il ne faut qu’un étincelle de son flambeau pour allumer mon cœur un étincelle rend heureux et le flambeau entier consume il fait pousser des soupirs de flammes et des larmes de sang

l’amour trempe ses traits dans les pleurs des malheureux amants

sans l’amour la nature est languissante[1] inanimée et est privé de l’ame qui l’anime et elle n’est plus parée de ses couleurs et de ses formes agréables n’ayant plus a plaire elle quitte sa parure

Dieu parle les vents se taisent l’orage fuit l’eau des rochers s’écoule et la mer qui s’elevoit dans les nues s’abaisse doucement[2] et noze plus remuer. Les rochers même se fondent a son aspect comme les montagnes de flots

quoy sans que dieu le conduisit l’univers erreroit dans l’espace comme un vaisseau sur les mers sans mats sans voile et sans pilote

Dieu parle la machine du ciel s’arrête les flots se taisent les arbres ne sont plus agités les fleuves attentifs suspendent leur cours le soleil arrête ses chevaux écoute ses paroles je suis[3] et va les reporter aux nations qu’il éclaire

le ciel aime la douceur de mes mœurs et mes vers[4]

nous manquons au ciel qui nous a donné des désirs quand nous ne les contentons pas

  1. En deuil barré et remplacé par languissante.
  2. Doucement ajouté.
  3. Je suis souligné.
  4. Nous poursuivons naturellement le plaisir. Le plaisir n’a donc rien de contraire à la volonté de la nature et de Dieu. V. en effet, la note suivante.