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DE L’HOMME,

l’intolérance a comprimé l’ame des citoyens, lorsqu’elle en a détruit le ressort, alors l’esprit de vertige et d’aveuglement se répand sur une nation.

Le toucher de Midas, disent les poëtes, changeoit tout en or ; la tête de Méduse transformoit tout en pierre : l’intolérance transforme pareillement ne hypocrites, en fous, en idiots (76), tout ce qui se trouve dans l’atmosphere de sa puissance. C’est elle qui dans l’orient porta ces premiers germes de stupidité qu’y développa depuis le despotisme. C’est l’intolérance qui condamne au mépris de l’univers présent et à venir toutes ces contrées superstitieuses dont les habitants paroissent réellement plutôt appartenir à la classe des brutes qu’à celle des hommes.

Il n’est qu’un cas où la tolérance