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SECTION IV, CHAP. XII.

recommandable à la postérité. La vertu, toujours utile aux hommes, par conséquent toujours respectée, doit, au moins en certains pays, réfléchir pouvoir et considération sur le vertueux. C’est cet amour de la considération qu’il prend en lui pour l’amour de la vertu ; chacun prétend l’aimer pour elle-même. Cette phrase est dans la bouche de tous, et n’est dans le cœur d’aucun. Quel motif déterminer l’austere anachorete à jeûner, prendre le cilice et la discipline ? l’espoir du bonheur éternel ; il craint l’enfer, et desire le paradis.

Plaisir et douleur, ces principes productifs des vertus monacales, sont aussi les principes des vertus patriotiques. L’espoir des récompenses les fait éclore. Quelque amour désintéressé qu’on affecte pour elles, sans intérêt d’aimer la vertu, point de