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SECTION IV, CHAP. XVIII.

Pierre. L’apôtre se tient sur le seuil des portes célestes. Une foule de gens s’avancent vers lui : le premier qui se présente est un papiste. J’ai, lui dit-il, toute ma vie été dévot, et cependant assez honnête homme. Entre donc, répond le saint, et place-toi au banc des catholiques. Vient après un réformé : il lui présente la même requête ; il en reçoit la même réponse : Place-toi, dit le saint, parmi les réformés. Arrivent ensuite des marchands de Smyrne, de Bagdad, de Bassora, etc. ; ils étoient musulmans, avoient toujours été vertueux : et S. Pierre leur fit prendre place parmi les musulmans. Enfin vient un incrédule. Quelle est ta secte ? demanda l’apôtre. D’aucune, monseigneur ; j’ai cependant toujours été honnête. Tu peux entrer ; mais où te mettre ? choisis toi-même : assieds-toi près de ceux qui te paroissent les plus raisonnables.