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DE L’HOMME.

toujours avant leur mariage que les héros combattent les monstres, les géants, et les enchanteurs. Un sentiment sûr et sourd avertit le romancier que, les desirs de son héros une fois satisfaits, il n’a plus en lui de principe d’action. Aussi tous les auteurs de ce genre nous assurent qu’après les noces du prince et de la princesse, tous deux vécurent heureux, mais en paix.

(19) L’instruction, toujours utile, nous fait ce que nous sommes. Les savants sont nos instituteurs. Notre mépris pour les livres est donc toujours un mépris de mauvaise foi. Sans livres nous serions encore ce que sont les sauvages.

Pourquoi la femme du serrail n’a-t-elle pas l’esprit des femmes de Paris ? C’est qu’il en est des idées comme des langues : on parle celle de ceux qui nous entourent. L’esclave de l’orient ne soupçonne par la fierté du caractere romain. Il n’a point lu Tite-Live ; il n’a d’idées ni de la liberté, ni d’un gouvernement répu-