« Les hommes médiocres enfin ont une haine secrete pour les savants et pour les sciences. Que j’en persuade l’inutilité, je flatterai la vanité du stupide ; je me rendrai cher aux ignorants ; je serai leur maître, eux mes disciples ; et mon nom, consacré par leurs éloges, remplira l’univers. Le moine lui-même se déclarera pour moi (29). L’homme ignorant et crédule est l’homme du moine ; la stupidité publique fait sa grandeur. D’ailleurs, quel moment plus favorable à mon projet ? En France, tout concourt à dépriser les talents. Si j’en profite, mes ouvrages deviennent célebres. »
Mais cette célébrité doit-elle être durable ? L’auteur de l’Émile a-t-il pu se le promettre ? Ignore-t-il qu’il s’opere une révolution sourde et perpétuelle dans l’esprit et le caractere