Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
SECTION IV, CHAP. XV.


CHAPITRE XV.

De l’intolérance civile.

L’homme naît entouré de peines et de plaisirs. S’il desire l’épée du pouvoir, c’est pour écarter les unes et conquérir les autres. Altéré de puissance, sa soif à cet égard est insatiable. Non content de commander à sa nation, il veut encore commander à ses opinions. Il n’est pas moins jaloux de s’emparer de la raison de ses concitoyens, que le conquérant d’envahir les trésors et les provinces de ses voisins.

Il ne se croit vraiment maître que de ceux dont il s’asservit les esprits. Il emploie à cet effet la force : elle soumet à la longue la raison. Les hommes finissent par croire les opi-