Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
SECTION V, CHAP. III.

maniere uniforme d’agir de ces deux âges a fait dire à M. de la Motte :

C’est que déja l’enfant est homme,
Et que l’homme est encore enfant.

C’est sans raison qu’on soutient la bonté originelle des caracteres. J’ajouterai même que dans l’homme la bonté et l’humanité ne peuvent être l’ouvrage de la nature, mais uniquement celui de l’éducation.




CHAPITRE IV.

L’homme de la nature doit être cruel.

Que nous présente le spectacle de la nature ? une multitude d’êtres destinés à s’entre-dévorer. L’homme en particulier, disent les anatomistes, a la dent de l’animal carnassier ; il doit donc être vorace, et par conséquent