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SECTION V, CHAP. III.


CHAPITRE III.

De la bonté de l’homme au berceau.

Je vous aime, ô mes concitoyens ; et mon premier desir est de vous être utile : j’envie sans doute vos suffrages ; mais voudrois-je devoir au mensonge et votre estime et vos éloges ? Mille autres vous tromperont ; je ne serai point leur complice. Les uns vous diront bons, et flatteront le desir que vous avez de vous croire tels : ne les en croyez pas. Les autres vous diront méchants : ils vous mentiront pareillement. Vous n’êtes ni l’un ni l’autre. Nul individu ne naît bon, nul individu ne naît méchant. Les hommes sont l’un ou l’autre, selon qu’un intérêt conforme ou contraire les réunit ou les divise (6). Des philosophes