des citoyens que la loi même ne peut protéger contre l’homme en place. Un grand n’est en Portugal propriétaire ni de sa vie, ni de ses biens, ni de sa liberté. C’est un Negre domestique qui, fouetté par l’ordre immédiat du maître, méprise le Negre de l’habitation fouetté par l’ordre de l’intendant. Voilà, dans presque toutes les cours de l’Europe, l’unique différence sensible entre l’humble bourgeois et l’orgueilleux grand seigneur.
(55) Il faut ou ramper, ou s’éloigner de la cour. Qui ne peut vivre que de ses graces doit être vil, ou mourir de faim. Peu d’hommes prennent ce dernier partie.
(56) Le feu roi de Prusse, à souper avec l’ambassadeur d’Angleterre, lui demande ce qu’il pense des princes. « En général, répond-il, ce sont de mauvais sujets. Ils sont ignorants, ils sont perdus par la flatterie. La seule chose à laquelle ils réussissent, c’est à monter à cheval : aussi, de tous ceux qui les