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SECTION II, CHAP. XX.

graves, plus imposants, mais quelquefois aussi frivoles et moins amusants que les premiers, ont à-peu-près conservé entre eux la même ressemblance. Au nombre de ces contes, à-la-fois si ingénieux et si ennuyeux, je place le beau moral[1], la bonté naturelle de l’homme, enfin les divers systêmes du monde physique. L’expérience seule devroit en être l’architecte. Le philosophe ne la consulte-t-il pas ? n’a-t-il pas le courage de s’arrêter où l’observation lui manque ? il croit faire un systême, et ne fait qu’un conte.

Ce philosophe est forcé de substituer des suppositions au vuide des ex-

  1. Le beau moral ne se trouve que dans le Paradis des fous, où Milton fait pirouetter sans cesse les agnus, les scapulaires, les chapelets, les indulgences.