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SECTION II, CHAP. XVIII.

ses (24) selon qu’on lit Plutarque ou la Légende dorée. Aussi a-t-on, dans tous les siecles et les pays, élevé des autels à des hommes d’un caractere tout-à-fait différent.

Chez les païens, c’étoit aux Hercule, aux Castor, aux Cérès, aux Bacchus, aux Romulus, qu’on rendoit les honneurs divins ; et chez les musulmans, comme chez les catholiques, c’est à d’obscurs dervis, à des moines viles, enfin à un Dominique, à un Antoine, qu’on décerne ces mêmes honneurs.

C’étoit après avoir domté les monstres et puni les tyrans, c’étoit par leur courage, leurs talents, leur bienfaisance, et leur humanité, que les anciens héros s’ouvroient les portes de l’olympe ; c’est aujourd’hui par le jeûne, la discipline, la poltronnerie, l’aveugle soumission, et la plus vile