tous les hommes conviennent de la vérité des démonstrations géométriques, c’est qu’ils sont indifférents à la vérité ou à la fausseté de ces démonstrations ; c’est qu’ils attachent, non seulement des idées nettes, mais encore les mêmes idées, aux mots employés dans cette science ; c’est qu’enfin ils se font la même image du cercle, du quarré, du triangle, etc. : au contraire, en morale, politique, et métaphysique, si les opinions des hommes sont très différentes, c’est qu’ils n’ont pas toujours intérêt de voir les choses telles qu’elles sont réellement ; c’est qu’ils n’ont souvent que des idées obscures et confuses des questions qu’ils traitent ; c’est qu’ils pensent plus souvent d’après les autres que d’après eux ; c’est qu’enfin ils n’attachent point les mêmes idées aux mêmes mots.
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DE L’HOMME,
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