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DE L’HOMME,

L’esprit n’est donc en lui que le résultat de ses sensations comparées ; et le bon esprit consiste dans la justesse de leur comparaison.

Tous les hommes, il est vrai, n’éprouvent pas précisément les mêmes sensations ; mais tous sentent les objets dans une proportion toujours la même. Tous ont donc une égale aptitude à l’esprit.

En effet, si, comme l’expérience le prouve, chaque homme apperçoit les mêmes rapports entre les mêmes objets ; si chacun d’eux convient de la vérité des propositions géométriques ;

    alors tout seroit science ; et l’esprit humain, nécessité à se reposer jusqu’à ce que la découverte des faits inconnus lui permît de nouveau de les comparer et de les combiner entre eux, seroit la mine épuisée qu’on laisse reposer jusqu’à la formation de nouveaux filons.