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SECTION II, CHAP. XIII.

sur tous une impression vive et forte, seroit-elle universellement regardée comme l’objet le plus admirable de la nature ? Le tourbillon de feu où presque toutes les nations ont placé le trône de la divinité ne prouve-t-il pas l’uniformité d’impressions[1] reçues à la présence des mêmes objets ? Sans cette uniformité, que des philosophes peu exacts ont prise pour la notion du beau et du bon absolu, sur

  1. Pour preuve de la différence des sensations éprouvées à la vue des mêmes objets on cite l’exemple des peintres qui donnent une teinte de jaune ou de gris à toutes leurs figures. Si ce défaut dans leur coloris étoit l’effet d’un vice dans l’organe de leurs yeux, et qu’ils vissent réellement du jaune et du gris dans tous les objets, ils en verroient aussi dans le blanc de leur palette, et peindroient blanc, quoiqu’ils vissent gris.