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DE L’HOMME,

sujet des Maures : « Le peu de progrès de ces peuples dans les arts et dans les sciences n’est l’effet d’aucune incapacité ou stupidité naturelle. Les Maures ont l’esprit délié, et même du génie. S’ils ne l’appliquent point à l’étude des sciences, c’est que, sans motifs d’émulation, leur gouvernement ne leur laisse ni la liberté ni le repos nécessaire pour les cultiver et les perfectionner. Les Maures, nés esclaves comme la plupart des orientaux, doivent être ennemis de tout travail qui n’a pas directement leur intérêt personnel et présent pour objet. »

Ce n’est qu’à la liberté qu’il appartient d’allumer chez un peuple le feu sacré de la gloire et de l’émulation. S’il est des siecles où, semblables à ces oiseaux rares apportés par un coup de vent, les grands hommes appa-