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SECTION II, CHAP. XII.

idées incommunicables à ses compatriotes. Il n’est point d’idées de cette espece. Quiconque en a de nettes les transmet facilement aux autres. Il n’en est donc point auxquelles ne puissent atteindre les hommes communément bien organisés.

La cause qui pourroit le plus efficacement influer sur les esprits seroit sans doute la différence des latitudes et de la nourriture. Or, comme je l’ai déjà dit, le gras Anglais qui se nourrit de beurre et de viande sous un climat de brouillards n’a certainement pas moins d’esprit que le maigre Espagnol qui ne vit que d’ail et d’oignons dans un climat très sec. M. Schaw, médecin anglais, qui, par la fidélité et l’exactitude de ses observations, ne mérite pas moins notre croyance que par la date peu éloignée de son voyage en Barbarie, dit, au