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SECTION IV, CHAP. X.

S’éleve-t-il un différend entre deux hommes à-peu-près égaux en force et en puissance ? tous deux, contenus par une crainte réciproque, ont recours à la justice ; chacun en réclame la décision. Pourquoi ? pour intéresser le public en sa faveur, et par ce moyen acquérir une certaine supériorité sur son adversaire. Mais que l’un de ces deux hommes, manifestement plus puissant que l’autre, puisse impunément l’outrager ; alors, sourd au cri de la justice, il ne discute plus, il commande. Ce n’est ni l’équité, ni même l’apparence de l’équité, qui juge entre le foible et le puissant, mais la force, le crime et la tyrannie. C’est à ce titre que le divan donne le nom de séditieuses aux remontrances du foible qu’il opprime.

Je n’ajoute qu’une preuve aux précédentes ; c’est la plus forte.