Or s’il est des sauvages dont la langue ne s’étend point encore au-delà
et récompense attachés à son observation ou à son infraction. »
Cette définition donnée, l’homme qui viole chez un peuple policé une convention non encore revêtue de cette sanction n’est point punissable ; cependant il est injuste. Mais pouvoit-il l’être avant l’établissement de toutes conventions et la formation d’une langue propre à l’exprimer ? Non ; parceque, dans cet état, l’homme n’a d’idées ni de la propriété, ni par conséquent de la justice.
Que nous apprend l’expérience, à laquelle, en morale comme en physique, il faut soumettre les théories les plus ingénieuses, et qui seule en constate la vérité ou la fausseté ? C’est que l’homme a des idées de la force avant d’en avoir de la justice ; c’est qu’en général il est sans amour pour elle ; c’est que, même dans les pays policés où l’on parle toujours