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DE L’HOMME,

Mais supposons dans un homme un sens extrêmement fin ; qu’arriveroit-il ? Que cet homme éprouveroit des sensations inconnues au commun des hommes ; qu’il sentiroit ce qu’un moindre degré de finesse dans l’organisation ne permet pas aux autres de sentir. En auroit-il plus d’esprit ? Non ; parceque ces sensations, toujours stériles jusqu’au moment où l’on les compare, conserveroient tou-

    buste, plus il devient sensé et judicieux. Pour tirer parti des instruments de notre intelligence il faut que le corps soit robuste et sain ». La bonne constitution du corps rend les opérations de l’esprit faciles et sûres. Mais que M. Rousseau consulte l’expérience ; il verra que les maladifs, les délicats, et les bossus, ont autant d’esprit que les droits et les bien portants. Pascal, Pope, Boileau, Scarron, en sont la preuve.