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SECTION II, CHAP. XII.

Si la sublimité de l’esprit supposoit une si grande perfection dans les organes, avant d’engager un homme dans des études difficiles, et de la faire entrer, par exemple, dans la carriere des lettres ou de la politique, il faudroit donc examiner s’il a l’œil de l’ai-

    que les diverses températures de l’air, la différence des latitudes et des aliments, auroient quelque influence sur les esprits ; qu’en conséquence la contrée la plus favorisée du ciel produiroit les habitants les plus spirituels. Or, depuis le commencement des siecles, comment imaginer que ces habitants n’eussent pas acquis une supériorité marquée sur les autres nations, qu’ils ne se fussent pas donné les meilleures lois, qu’ils n’eussent pas en conséquence été les mieux gouvernés, qu’ils n’eussent pas à la longue asservi les autres nations, et enfin produit en tous les genres le plus grand nombre d’hommes célebres ? Le climat générateur d’un tel peu-