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DE L’HOMME,

les passions et le caractere des hommes.

Au moment où l’enfant se détache des flancs de la mere et s’ouvre les portes de la vie, il y entre sans idées, sans passions. L’unique besoin qu’il éprouve est celui de la faim. Ce n’est donc point au berceau que se font sentir les passions de l’orgueil, de l’avarice, de l’envie, de l’ambition, du desir de l’estime et de la gloire. Ces passions factices[1], nées au sein des bourgs et des cités, supposent des conventions et des lois établies entre les

  1. En Europe, l’on peut compter encore la jalousie au nombre des passions factices. On y est jaloux parce qu’on est vain. La vanité entre dans la composition de presque tous les grands amours européens. Il n’en est pas de même en Asie. La jalousie y peut être un pur effet de