Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
NOTES DE LA SECTION II.

du marbre ; elle le tache un instant, se seche ; il pleut, et la tache a disparu. Convenir qu’une religion ne peut supporter le ridicule, ce seroit en avouer la fausseté. L’église catholique ne répete-t-elle pas sans cesse que les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre elle ? Oui : mais les prêtres ne sont pas la religion. Le ridicule peut affoiblir leur autorité, peut enchaîner leur ambition ; ils crieront donc toujours contre la liberté de la presse, exigeront que votre majesté interdise à ses sujets le droit d’écrire et de penser ; qu’elle les dépouille, à cet égard, des privileges de l’homme, et ferme enfin la bouche à quiconque pourroit l’instruire.

« Si tant de demandes vous paroissent indiscretes, et que, jaloux du bonheur de vos peuples, vous vouliez, sire, ne commander qu’à des citoyens éclairés, sachez que la même conduite qui vous rendra cher à vos sujets et respectable à l’étranger vous sera imputée à crime