Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
168
DE L’HOMME.

moins ces ministres ont de crédit sur lui. Or si la puissance est la premiere passion du prêtre, peu lui importe que le jour de fête soit pour l’artisan un jour de débauche ; qu’au sortir du temple il coure les filles et les cabarets, et qu’enfin les après-vêpres soient si scandaleuses. Plus de péchés, plus d’expiations, plus d’offrandes, plus le sacerdoce acquiert de richesses et de pouvoir. Quel est l’intérêt de l’église ? de multiplier les vices : que demande-t-elle aux hommes ? d’être stupides et pécheurs. Quant à la liberté de la presse, si votre clergé s’éleve si violemment contre elle, s’il vous redit sans cesse qu’elle sape les fondements de la foi, et rend la religion ridicule ; ce n’est pas qu’il ne sente, comme le solide et l’ingénieux auteur de l’Investigator anglais, que la vérité est à l’épreuve du ridicule ; que le ridicule ne mord point sur elle, et qu’il en est la pierre de touche. Un ridicule jeté sur une démonstration est de la boue jetée sur