Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
NOTES DE LA SECTION II.

mon anneau, je n’aurois jamais sans doute entendu ni lu le discours suivant.

Lorsque le clergé croyoit assurer le prince que la religion étoit perdue dans ses états, que la débauche et l’impiété y marchoient le front levé, que les saints jours y étoient profanés par le travail, que la liberté de la presse ébranloit les fondements du trône et des autels, et qu’en conséquence les évêques enjoignoient au souverain d’armer les lois contre la liberté de penser, de protéger l’église, et d’en détruire les ennemis ; telles sont les paroles que je crus entendre dans cette adresse :

« Prince, votre clergé est riche et puissant, et voudroit l’être encore davantage. Ce n’est point la perte des mœurs et de la religion, c’est celle de son crédit qu’il déplore ; il desire le plus grand, et vos peuples sont sans respect pour le sacerdoce : nous les déclarons donc impies : nous vous sommons de ranimer leur piété, et de donner à cet effet à