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DE L’HOMME.

universelles, il en est aussi de locales ; et qu’en conséquence je puis, sans blesses les bonnes mœurs, avoir un serrail à Constantinople, et non à Vienne ?

(27) Les disputes théologiques ne sont et ne peuvent jamais être que des disputes de mots. Que les gouvernements les méprisent, les théologiens, après s’être injuriés et réciproquement accusés d’hérésie, etc., se lasseront de parler sans s’entendre et sans être entendus. La crainte du ridicule leur imposera silence.

(28) C’est à des disputes de mots qu’il faut pareillement rapporter presque toutes ces accusations d’athéisme. Il n’est point d’homme éclairé qui ne reconnoisse une force dans la nature ; il n’est donc point d’athée. Celui-là n’est point athée qui dit, le mouvement est Dieu ; parcequ’en effet le mouvement est incompréhensible, parcequ’on n’en a pas d’idées nettes, parcequ’il ne se manifeste que par ses effets, et qu’enfin c’est par lui que tout s’opere dans l’univers. Celui-là n’est