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NOTES DE LA SECTION II.

sur la vertu. Un prédicateur qui ne définit rien dans ses sermons sur la vertu, un moraliste qui soutient tous les hommes bons et ne croit pas aux injustes, est quelquefois un sot, mais plus souvent un frippon qui veut être cru honnête simplement parcequ’il est homme.

(13) L’humanité de M. de Fénélon est célebre. Un jour qu’un curé se vantoit devant lui d’avoir les dimanches proscrit les danses de son village : « Monsieur le curé, dit l’archevêque, soyons moins séveres pour les autres ; abstenons-nous de danser, mais que les paysans dansent. Pourquoi ne leur pas laisser quelques instants oublier leur malheur » ? Fénélon, vrai et toujours vertueux, vécut une partie de sa vie dans la disgrace. Bossuet, son rival en génie, étoit moins honnête : il fut toujours en crédit.

(14) La morale des jésuites et celle de Jésus n’ont rien de commun : l’une est destructive de l’autre. Ce fait est prouvé par les extraits qu’en ont donnés les par-