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SECTION II, CHAP. XXII.


CHAPITRE XXII.

Du l’uniformité des moyens par lesquels les ministres des fausses religions conservent leur autorité.

Dans toute religion, le premier objet que se proposent les prêtres est d’engourdir la curiosité de l’homme, et d’éloigner de l’œil de l’examen tout dogme dont l’absurdité trop palpable ne lui pourroit échapper.

Pour y parvenir il falloit flatter les passions humaines ; il falloit, pour perpétuer l’aveuglement des hommes, qu’ils desirassent d’être aveugles et eussent intérêt de l’être. Rien de plus facile au bonze. La pratique des vertus est plus pénibles que l’observation des superstitions. Il est moins difficile à l’homme de s’agenouiller