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prendre ; il ne s’agit que d’en allumer en lui le desir. Mais qui sait mal, et a par degrés perdu sa raison en croyant la perfectionner, a trop chèrement acheté sa sottise pour jamais y renoncer[1]. L’esprit s’est-il chargé du poids d’une savante ignorance ? il ne s’éleve plus jusqu’à la vérité. Il a perdu la tendance qui le portoit vers elle. La connoissance de ce qu’il savoit en est partie attachée à l’oubli de ce qu’il sait. Pour placer un certain nombre

  1. Un jeune peintre, d’après la mauvaise maniere de son maître, fait un tableau, le présente à Raphaël : « Que pensez-vous de ce tableau ? lui dit-il. » — « Que vous sauriez bientôt quelque chose, répond Raphaël, si vous ne saviez rien. »