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SECTION II, CHAP. VII.

préciés à leur juste valeur, cesseroient bientôt d’être un objet de desir. Il faut, pour aller à la sape, que l’écu donné au soldat soit représentatif d’une pinte d’eau-de-vie et de la nuit d’un vivandiere. Les soldats d’autrefois et les soldats d’aujourd’hui sont les mêmes[1]. L’homme n’a pas

    étrangers que des valets décorés, et des victimes parées de guirlandes ? C’est qu’un paysans est plus vraiment grand en Angleterre que ne l’est ailleurs un homme en place. Ce paysan est libre ; il peut être impunément vertueux ; il ne voit rien au-dessus de lui que la loi. C’est le desir de la gloire qui, dans les républiques pauvres, doit être le plus puissant principe de leur activité ; et c’est le desir de l’argent, fondé sur l’amour du luxe, qui, dans les pays despotiques, est le principe d’action et la forme motrice des nations soumises à ce gouvernement.

  1. On sait que l’irruption de Brennus