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SECTION II, CHAP. VII.

on les impôts ? En nature, c’est-à-dire en bled, vin, bestiaux, fourrages, graine, gibier, etc. De quelle maniere y feroit-on le commerce ? Par échange. L’argent doit donc être regardé comme une marchandise portative avec laquelle on est convenu, pour la facilité du commerce, d’échanger toutes les autres marchandises. En seroit-il de même des dignités et des honneurs avec lesquels les peuples policés récompensent les services rendus à la patrie ? Pourquoi non ? Que sont les honneurs ? Une monnoie pareillement représentative de toute espece de denrées et de plaisirs. Supposons un pays où la monnoie des honneurs n’eût point cours ; supposons un peuple trop libre et trop fier pour supporter une trop grande inégalité dans les conditions des citoyens, et donner aux uns trop d’au-