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SECTION II, CHAP. VII.

physique que découlent les larmes dont j’arrose l’urne de mon ami. La mort me l’a-t-elle enlevé ? je regrette en lui l’homme dont la conversation m’arrachoit à l’ennui, à ce mal-aise de l’ame qui réellement est une peine physique ; je pleure celui qui eût exposé sa vie et sa fortune pour me soustraire à la mort et à la douleur, et qui, sans cesse occupé de ma félicité, vouloit, par des plaisirs de toute espece, donner sans cesse plus d’extensité à mon bonheur. Qu’on descende, qu’on fouille au fond de son ame, on n’apperçoit dans ces sentiments que les développements du plaisir et de la douleur physique. Que ne peut cette douleur ! Par elle le magistrat enchaîne le vice, et désarme l’assassin.

plaisir.

Il est deux sortes de plaisirs, comme