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DE L’HOMME,

différentes, selon que je les appliquerai à une mouche ou à une baleine. Il en est de même de ce qu’on appelle dans l’homme l’idée ou la pensée. Ces expressions sont insignifiantes en elles-mêmes ; cependant à combien d’erreurs n’ont-elles pas donné naissance ! combien de fois n’a-t-on pas soutenu dans les écoles que la pensée n’appartenant pas à l’étendue et à la matiere, il étoit évident que l’ame étoit spirituelle ! Je n’ai, je l’avoue, jamais rien compris à ce savant galimatias. Que signifie en effet le mot penser ? Ou ce mot est vuide de sens ; ou, comment se mouvoir, il exprime simplement une maniere d’être de l’homme. Or, dire qu’un mode ou une maniere d’être n’est point un corps ou n’a point d’étendue, rien de plus clair ; mais faire de ce mode un être, et même un être spirituel,