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DE L’HOMME,

je viens de dire ; c’est qu’à l’égard des jugements portés sur les rapports que les objets ont entre eux ou avec nous, il est une différence qui, peu importante en apparence, mérite cependant d’être remarqués. Lorsqu’il s’agit de juger du rapport des objets entre eux, il faut pour cet effet en avoir au moins deux sous les yeux. Mais, si je juge du rapport d’un objet avec moi, il est évident, puisque tout objet peut exciter une sensation, qu’un seul suffit pour produire un jugement.

Je conclus de cette observation que toute assertion sur le rapport des objets entre eux suppose comparaison de ces objets, toute comparaison une peine, toute peine un intérêt puissant pour se la donner ; et qu’au contraire, lorsqu’il s’agit du rapport d’un objet avec moi, c’est-à-dire d’une sensation, cette sensation, si elle est vive,