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SECTION II, CHAP. IV.

très attentif à l’impression différente que font sur mon œil les rayons réfléchis des deux échantillons, et je juge enfin que l’un est plus foncé que l’autre, c’est-à-dire, je rapporte exactement l’impression que j’ai reçue : tout autre jugement seroit faux. Tout jugement n’est donc que le récit de deux sensations, ou actuellement éprouvées, ou conservées dans ma mémoire.

Lorsque j’observe les rapports des objets avec moi, je me rends pareillement attentif à l’impression que j’en reçois. Cette impression est agréable ou désagréable. Or, dans l’un ou l’autre cas, qu’est-ce que juger ? C’est dire ce que je sens. Suis-je frappé à la tête ? la douleur est-elle vive ? le simple récit de la sensation que j’éprouve forme mon jugement.

Je n’ajouterai qu’un mot à ce que