Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 7.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
DE L’HOMME,

prit on n’en a pas moins d’ame, les idées n’en font donc pas partie ; elles ne sont donc point essentielles à son être. L’ame peut donc exister indépendamment de toutes idées et de tout esprit.

Rassemblons à la fin de ce chapitre les différences les plus remarquables entre l’ame et l’esprit. La premiere, c’est qu’on naît avec toute son ame, et non avec tout son esprit ; la seconde, c’est qu’on peut perdre l’esprit de son vivant, et qu’on ne perd l’ame qu’avec la vie ; la troisieme, c’est que la pensée n’est pas nécessaire à l’existence de l’ame.

Telle étoit sans doute l’opinion des théologiens lorsqu’ils soutenoient, d’après Aristote, que c’étoit aux sens que l’ame devoit ses idées. Qu’on n’imagine point en conséquence pouvoir regarder l’esprit comme entière-