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SECTION II, CHAP. II.

Il ne faut pour cet effet qu’une chûte, une apoplexie, un accident de cette espece. L’esprit differe donc essentiellement de l’ame, en ce qu’on peut perdre l’un de son vivant, et qu’on ne perd l’autre qu’avec la vie.

troisieme différence.

J’ai dit que l’esprit de l’homme se composoit de l’assemblage de ses idées. Il n’est point d’esprit sans idées.

En est-il ainsi de l’ame ? Non ; ni la pensée ni l’esprit ne sont nécessaires à son existence. Tant que l’homme est sensible, il a une ame. C’est donc la faculté de sentir qui en forme l’essence. Qu’on dépouille l’ame de ce qui n’est pas proprement elle, c’est-à-dire de l’organe physique du souvenir, quelle faculté lui reste-t-il ? celle de sentir. Elle ne conserve pas même