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SECTION II, CHAP. II.

seconde différence.

L’ame ne nous abandonne qu’à la mort ; tant que je vis, j’ai une ame. En est-il ainsi de l’esprit ? Non : je le perds quelquefois de mon vivant ; parceque, de mon vivant, je puis perdre la mémoire, et que l’esprit est presque en entier l’effet de cette faculté. Si les Grecs donnoient le nom de Mnémosyne à la mere des muses, c’est qu’observateurs attentifs de l’homme, ils s’étoient apperçus que son jugement, son esprit, etc., étoient en grande partie le produit de sa mémoire[1].

  1. L’esprit ou l’intelligence est aussi dans les animaux l’effet de leur mémoire. Si le chien vient à mon appel, c’est qu’il se ressouvient de son nom ; s’il m’obéit lorsque je prononce ces mots, Tout beau, prends garde à toi, ne touche