Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 7.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
DE L’HOMME,

communément en conclure que l’inégalité des esprits est l’effet de l’inégale finesse de leurs sens.

Une opinion si vraisemblable et si analogue aux faits (1) doit être d’autant plus généralement adoptée, qu’elle favorise la paresse humaine, et lui épargne la peine d’une recherche inutile.

Cependant si des expériences contraires prouvoient que la supériorité de l’esprit n’est point proportionnée à la plus ou moins grande perfection des cinq sens, c’est dans une autre cause qu’on seroit forcé de chercher l’explication de ce phénomene.

Deux opinions partagent aujourd’hui les savants sur cet objet. Les uns disent, L’esprit est l’effet d’une certaine espece de tempérament et d’organisation intérieure ; mais aucun n’a par une suite d’observations