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DE L’HOMME.

remplit l’air de principes volatils. Ces principes échauffés et mis en action par le feu solaire, il faut que l’air dépense alors en nouvelles générations les sels et les esprits reçus de la putréfaction. L’air, principe unique de la génération et de la corruption, leur paroissoit donc un immense océan agité par des principes nombreux et différents. C’est dans l’air que nageoient, selon eux, les semences de tous les êtres, qui, toujours prêts à se reproduire, attendoient pour cet effet le moment où le hasard les déposât dans une matrice convenable. L’atmosphere, à leurs yeux, étoit, pour ainsi dire, toujours vivante, toujours chargés d’acide pour ronger, et de germes pour engendrer ; c’étoit le vaste récipient de tous les principes de la vie. Les Titans et Janus, selon les anciens, étoient pareillement l’emblême du chaos ; Vénus ou l’Amour, celui de l’attraction, ce principe productif de l’ordre et de l’harmonie de l’univers.