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NOTES DE LA SECTION I.

prend (tome I, page 303) que cette île fut toujours exposée autrefois à la voracité d’un clergé très nombreux. Les poëtes, prêtres du pays, y jouissoient de tous les avantages, immunités et privileges des prêtres catholiques ; comme ces derniers, ils y étoient entretenus aux dépens du public. Les poëtes, en conséquence, se multiplierent à tel point, que Hugh, alors roi d’Irlande, sentit la nécessité de décharger ses sujets d’un entretien si onéreux. Ce prince aimoit ses peuples ; il étoit courageux ; il entrepris de détruire les prêtres, ou du moins d’en diminuer extrêmement le nombre : il y réussit. En Pensilvanie, point de religion établie par le gouvernement : chacun y adopte celle qu’il veut. Le prêtre n’y coûte rien à l’état : c’est aux habitants à s’en fournir selon leur besoin, à se cotiser à cet effet. Le prêtre y est, comme le négociant, entretenu aux dépens du consommateur. Qui n’a point de prêtre et ne consomme point de cette denrée ne paie rien. La